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Prémonition ?

Le Monde publie aujourd’hui  une carte des révoltes dans le monde arabe.

Ce que l’on peut dire, vu d’ici, c’est que cela chauffe dans la région. Pour ceux qui suivent l’actualité, il a même été dit qu’une grande manifestation serait organisée à Doha le 16 mars dernier. Le début de la fin pour l’Émir qatarien et sa famille.

Mon post du 16 février dernier était-il  prémonitoire ?

Mais avec un PIB le plus élevé au monde, qu’est ce qui pourrait pousser les qataris à venir manifester contre leur gouvernement ?  Des envieux qui n’apprécient guère les succès du Qatar sur la scène internationale ? Des durs de durs qui n’apprécient pas que la (seconde) femme de l’Émir soit sous les feux de la rampe aussi souvent ?

Et bien rien. Un pétard mouillé. Un pétard certainement lancé de l’intérieur pour tester la popularité des dirigeants actuels, et, peut-être, filer le train au 20.000 sympathisants Facebook (dont une grande majorité est extérieure au pays).
C’est bien connu, la meilleure défense, c’est l’attaque.
Un internaute averti en vaut deux.
C’est binaire./.

La Belgique a la frite

L’inauguration de la ligne aérienne Doha-Bruxelles donne lieu à une curiosité légitime de la part des qatariens.  Si plus personne dans le monde n’ignore où est le Qatar, je ne suis pas sûr que la réciproque soit vraie pour la Belgique. Par exemple cet article paru dans Qatar Today’s : on y apprend pas mal de petites choses. Outre la révolution de la frite, il y a des chocolats par tonnes, des spéculoos par boîtes entières, des moules, des BD… et des soins urgentistes pas très efficaces. Bien sûr le conflit wallon-flamand est à l’honneur : forcément, record mondial d’un pays sans gouvernement cela se remarque. Tintin, le Sablon, la villa Empain, le cœur (malade) de l’Europe, l’Atomium et forcément le Manneken Pis font partie de la mise. Mais le défi d’attirer plus de 2% de visiteurs du Moyen-Orient (parmi les presque 2,8 millions de visiteurs qui s’égarent en Belgique) est total, même si la température de -5 à +2°C peut paraître comme exotique vue depuis ici.

L’article en question en cliquant ici (en anglais)./.

Mise au point

Et bien voilà. Pas encore tout à fait installés, mais plus vraiment dans la zone de l’après-déménagement. Je ne pensais pas que cela prendrait autant de temps pour pouvoir me mettre sur une chaise, derrière mon clavier, relié à internet.
OK, j’entends déjà les remarques comme quoi j’aurai pu mettre à jour le blog  au travail ou dans un café internet, voire sur la plage en sirotant un lemon-mint. Mais, chaque chose en son temps.

Je profite de ce come-back pour faire une petite mise au point. Je ne fais pas un blog sur la découverte du Qatar, ni sur moi ou ma famille. Juste quelques impressions au fil des jours. Des impressions d’ici ou d’ailleurs.

J’aurai pu faire des articles avec des liens dans tous les sens et raconter, comme sur Wikipédia, que le Qatar et un émirat de 11427 km² situé dans le Golfe Persique et cerné par l’Arabie Saoudite. Mais franchement cela n’est pas très parlant.
A titre de comparaison, le Qatar est plus petit que le Département du Nord-Pas-de-Calais (12414 km²). La Belgique est presque 3 fois plus grande que le Qatar (30528 km² de superficie). C’est surprenant, mais pas impossible. Juste un petit bémol : il faut toujours croiser ses sources via internet : cherchez l’erreur dans ce fichier, en cliquant ici.

Le Qatar détient le plus fort PIB par habitant au monde avec 88.233 US$ par habitant. Suivi du Luxembourg avec 80.304 US$/habitant (en 2010).  La Belgique est au 19ième rang (35 534 US$) et la France au 24ième rang avec 34.092 US$ par habitant).
La population du Qatar varie en fonction des sources : globalement 1,9 million d’habitants. Dont moins de 300.000 Qatariens.  Cela fait beaucoup d’étrangers pour 1 Qatarien.

Toutes les photos du blog sont de moi, sauf mention contraire.

Le Qatar s’enflamme à son tour

Après la Tunisie, l’Egypte, la vague révolutionnaire a touché le Moyen-Orient : Bahrein, Libye, Yemen… La péninsule arabique est touchée de plein fouet par ces mouvements populaires. Hier soir les premières manifestations ont eu lieu à Doha. Des milliers de manifestants se sont rassemblés pour faire connaître leur mécontentement aux autorités locales. J’ai tenté de me rendre sur la zone de manifestation mais la police et l’armée ont vite fait de cantonner et refouler les foules sur des zones en dehors du centre ville et d’empêcher tout à chacun de s’approcher vers ce lieu. De là où j’étais je n’ai entendu que des coups de feu, sans vraiment pouvoir identifier d’où ils venaient. Un curieux qui avait un appareil photo à la main s’est fait charger par la police montée et matraquer jusqu’à lâcher son appareil. Plusieurs hélicoptères ont survolé la ville. Un couvre-feu immédiat a été décrété et l’ensemble de la population a eu ordre de retourner et rester chez elle. La tension est palpable et les forces de l’ordre ne font pas dans la dentelle. La radio francophone Oryx FM, comme toutes les autres, a cessé d’émettre. Les connections internet et téléphoniques classiques ont été suspendues et je pense que le téléphone portable va suivre. J’envoie donc ce post comme un message dans les airs via mon gsm en espérant arrive sur ce blog. Les services de l’Ambassade belge signalent que des brouilleurs radio sont en cours de déploiement et que son personnel fait tout son possible pour tenir le Monde informé via son site web (?). L’armée a pris place aux principaux carrefours de la ville ainsi qu’aux principaux Carrefour pour éviter les pillages. Il n’est plus possible de sortir de l’hôtel où je suis car des gardes sont placés aux entrées. Ils ont des listes des personnes logées à l’hôtel et ont fait le tour des chambres pour vérifier que tout le monde est bien là et surtout pas ailleurs. Ce matin, au lieu d’entendre le prêche du muezzin, c’est la sirène d’alarme de l’hôtel qui a retenti. Paniqué, j’ai sauté du lit pour aller voir à la fenêtre ce qui se passait. Dehors, sous un soleil levant irradiant les immeubles en construction autour de l’hôtel, il n’y avait aucune âme qui vive. Pas ombre qui bouge. L’armée n’était plus au carrefour. Juste le ronronnement sourd d’un groupe électrogène qui fonctionne encore. C’est vendredi, premier jour du week-end. Personne ne travaille. Ce n’était qu’un mauvais rêve./.