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Ramadan : la foi du doute

Pour une fois depuis plusieurs années, la Lune n’a pas montré son fin croissant aux observateurs en charge de  scruter le ciel pour déclarer -Inch’Allah- le début du mois de Ramadan. Enfin, se sont plutôt les observateurs qui n’ont pas pu voir ce fin croissant doré. Car le lever de la lune est scientifiquement connu  avec une précision atomique. La “nuit du doute” porte bien son nom. Continuer la lecture de Ramadan : la foi du doute

Le temps du Ramadan

Le Ramadan a cette particularité de modifier le temps. Il allonge celui du dîner et raccourci  celui du travail.

Bon d’accord, c’est du réchauffé du Ramadan de l’an dernier, mais un petit soupçon d’auto-dérision en ces temps de plénitude spirituelle cela ne peux pas faire de mal.
L’année dernière c’était une découverte. Cette année c’est une confirmation.

Caricature parue dans le journal « al watan » : un Qatarien dubitatif se demande comment il va faire pour venir travailler de 8h à 13 heures tous les jours pendant le Ramadan alors qu’il ne travaille habituellement que de 9h à midi.

Ramadan? Vous avez dit Ramadan..

La période du Ramadan est propice à la réflexion. Enfin, c’est ce que les musulmans sont sensés faire. D’un autre côté, quand on est dans un pays de culture musulmane, on peut profiter de ce mois spécial pour essayer d’en approcher l’essence afin de mieux en comprendre sa culture. Enfin, qui ne tente rien ne sait rien… non ?

« Allah nous demande de jeûner pour chercher sa satisfaction, et en le faisant nous élevons notre niveau de spiritualité en tentant de nous rapprocher de Lui.
En changeant selon les ordres divins nos habitudes et nos routines quotidiennes, nous apprenons que nous ne sommes pas des esclaves de nos habitudes quotidiennes mais bien les serviteurs d’Allah.
S’éloigner volontairement du confort quotidien de notre monde, même pour une courte durée, est un moyen pour le jeûneur de ne pas oublier que personnes souffrent de la famine et ne trouvent pas de quoi boire.
Ainsi se tissera comme un lien entre ces derniers et les jeûneurs, et les jeûneurs seront plus généreux à leur égard car plus impliqués. »(*)

J’imaginais le Ramadan comme le carême musulman où le jeûne a pour but de donner soif et faim de Dieu et de sa parole. Que ce jeûne ne soit pas seulement un geste de pénitence, mais aussi un geste de solidarité avec les pauvres et une invitation au partage et à l’aumône.

Les étals sont plus riches qu’en période normale. Ce n’est pas uniquement pour fêter la fin du Ramadan, mais pour que tous les jours soient un moment festif en famille ou entre amis. En fait il apparaît que l’on mange beaucoup plus pendant le mois de Ramadan que le reste de l’année. Les plats nocturnes sont plus élaborés et plus nombreux.
Paradoxe : il s’en suit une gabegie de nourriture décriée de par le monde. Ici, la nourriture devient une telle fixation que l’Etat est obligé de règlementer les hausses de prix et met en places des bataillons d’observateurs pour chasser les marchands non respectueux qui voudraient faire leur beurre et plus pendant le Ramadan. Sacrés marchands, rien ne s’améliore avec le temps.
Mais heureusement, des millions de repas sont offerts au plus démunis via les associations humanitaires.

In medio stat virtus !

(*) Dans “Comprendre l’Islam”, édité par le Centre Culturel Islamique du Qatar (Fanar).

Ramadan kareem !

Et voilà, dès les premières lueurs du croissant de Lune, le Ramadan a commencé. La Lune que l’on doit voir de visu et non celle sortie d’une simulation virtuelle. Il paraît qu’en France, dès l’année prochaine, on se baserait sur des calculs scientifiques pour connaître la date du début du Ramadan. Les puristes ne sont pas d’accord. Pour ce genre de calculs, on peut faire confiance aux éphémérides astronomiques. Ce ne sont pas les marins qui s’en plaindraient. Car, avec cette méthode à l’ancienne, l’air de rien, jusqu’au D-day, on ne sait pas exactement quand  commence le Ramadan. Et de facto quand il finit. Ce n’est pas grand chose, mais pour organiser des plannings, des congés,… 1 jour est 1 jour. En fait, ce n’est pas si important, car tout tourne au ralenti ralenti pendant ce mois. Alors un jour de plus ou non…

Le jeûne. Je m’imaginais que le jeûne du Ramadan était une période de privation intense. Un mois au régime pain sec et eau. Ou, juste un bol de soupe avant d’aller dormir. Du point de vue scientifique, le jeûne ne commence que 6 heures après le dernier repas. Avant, on peut dire que c’est la digestion. Donc sur  une journée de 12 à 18 heures de jour, le jeûne dure  6 à 12 heures. Sur la fin, ça fait faim.  Dès le coucher du Soleil, c’est l’iftar, le rompage la rupture du jeûne et des interdits diurnes. Normalement, le tout avec une certaine retenue.
A Doha, tous les restaurants proposent des repas pour l’iftar. Leurs publicités  affichent une telle impression de faste et de buffet à volonté, qu’au final, on à l’impression que le mois de Ramadan, n’est pas aussi privatif que cela.  Enfin, je suis mauvaise langue, car le Ramadan, c’est avant tout le partage avec les autres. Et quoi de plus sympa qu’un bon restau à partager avec ses proches pour compatir ensemble de sa dure journée de jeûne./.

Ramadan kareem !

Aujourd’hui, à l’aurore de son 9ième mois, la Lune s’est parée de son premier croissant et le comité des sages a décrété que le Ramadan pouvait commencer.

Durant toute cette lunaison, les musulmans vont se serrer la ceinture de l’aube au crépuscule. Un jeûne et une abstinence à vocation spirituelle. Ceci dit, du crépuscule à l’aube, la vie reprend son plein droit et les interdits sont levés. Il est donc possible de se rattraper, mais néanmoins avec une certaine retenue.

Même si les horaires de travail, des magasins – et d’une façon générale : de vie- sont adaptés, ne pas boire de la journée par les températures qu’il fait, ce n’est pas facile. Autant il est envisageable de faire des réserves de nourriture et de laisser le polichinelle dans le tiroir, mais boire, quand on est constamment dans des environnements climatisés donc desséchants… pas facile. Il n’est pas interdit de craquer, mais sans répétition…
Tous les ans, c’est un milliard de musulmans, au moins, au moins, qui mettent leur foi[e] à rude épreuve. Chameau qui s’en dédit.

A chaque fois que je pense au mot “Ramadan”, je ne peux m’empêcher de me remémorer ces moments de mon enfance, où, subitement, les moutons de nos voisins   arrivaient dans le parc qui nous servait d’aire de foot et qui tout aussi subitement disparaissaient, disait-on, au fond d’une baignoire… sic.

Bon, en attendant la fête du mouton… Ramadan kareem ! (doux ramadan, ndlr)