Ramadan? Vous avez dit Ramadan..

La période du Ramadan est propice à la réflexion. Enfin, c’est ce que les musulmans sont sensés faire. D’un autre côté, quand on est dans un pays de culture musulmane, on peut profiter de ce mois spécial pour essayer d’en approcher l’essence afin de mieux en comprendre sa culture. Enfin, qui ne tente rien ne sait rien… non ?

« Allah nous demande de jeûner pour chercher sa satisfaction, et en le faisant nous élevons notre niveau de spiritualité en tentant de nous rapprocher de Lui.
En changeant selon les ordres divins nos habitudes et nos routines quotidiennes, nous apprenons que nous ne sommes pas des esclaves de nos habitudes quotidiennes mais bien les serviteurs d’Allah.
S’éloigner volontairement du confort quotidien de notre monde, même pour une courte durée, est un moyen pour le jeûneur de ne pas oublier que personnes souffrent de la famine et ne trouvent pas de quoi boire.
Ainsi se tissera comme un lien entre ces derniers et les jeûneurs, et les jeûneurs seront plus généreux à leur égard car plus impliqués. »(*)

J’imaginais le Ramadan comme le carême musulman où le jeûne a pour but de donner soif et faim de Dieu et de sa parole. Que ce jeûne ne soit pas seulement un geste de pénitence, mais aussi un geste de solidarité avec les pauvres et une invitation au partage et à l’aumône.

Les étals sont plus riches qu’en période normale. Ce n’est pas uniquement pour fêter la fin du Ramadan, mais pour que tous les jours soient un moment festif en famille ou entre amis. En fait il apparaît que l’on mange beaucoup plus pendant le mois de Ramadan que le reste de l’année. Les plats nocturnes sont plus élaborés et plus nombreux.
Paradoxe : il s’en suit une gabegie de nourriture décriée de par le monde. Ici, la nourriture devient une telle fixation que l’Etat est obligé de règlementer les hausses de prix et met en places des bataillons d’observateurs pour chasser les marchands non respectueux qui voudraient faire leur beurre et plus pendant le Ramadan. Sacrés marchands, rien ne s’améliore avec le temps.
Mais heureusement, des millions de repas sont offerts au plus démunis via les associations humanitaires.

In medio stat virtus !

(*) Dans « Comprendre l’Islam », édité par le Centre Culturel Islamique du Qatar (Fanar).