Emir de père en fils

La niouze a fait le tour du monde et s’apparente à une véritable révolution dans les monarchies du Moyen-Orient : un Émir ne s’accroche pas à son siège jusqu’à la mort ou jusqu’au prochain coup d’état, mais, décide de lui même de céder sa place à son Dauphin.Ce 25 juin 2013, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani  succède donc au Cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani qui a tenu les rennes du pouvoir qatarien pendant 18 années durant lesquelles il a sorti le Qatar de sa torpeur pour le placer sur la scène internationale boosté par les gazodollars.

Je n’en rajouterai pas en rappelant que le le père de l’actuel Emir avait pris le pouvoir en destituant son propre père Cheikh Khalifa ben Hamad al-Thani en 1995, qui lui même avait renversé son cousin Cheikh Ahmad ben Ali al-Thani en 1972 alors qu’il était au pouvoir depuis 1960 (le Qatar est devenu indépendant en 1971).

La bonne nouvelle dans tout cela, c’est que le 24 juin, alors que l’Emir-père annonçait au monde qu’il  allait bientôt céder sa place; il décrétait en même temps que le 25 juin serait férié car il allait faire un discours à la nation. Et le 25, il décréta qu’il cédait sa place à son fils; directement sur le trône sans passer par la case Premier Ministre. Je ne sais pas si cela sera férié tous les ans, où juste cette année…

Comme dans toutes monarchies qui se respectent, l’échiquier politique n’est pas des plus simples. Même si la famille régnante est al-Thani, c’est un peu Dallas en coulisse. L’histoire en porte la preuve.

Il est fort à parier que Cheikh Tamim, 33 ans, va devoir manœuvrer en finesse pour ménager les susceptibilités des uns et des autres. Son père ne sera pas loin. D’aucuns le disent plus conservateur que son père. A voir. Sans doute s’est-il déjà entrainer au grand écart politique./.